LIENS

CATALONIA & ARAGON

Aigüamolls de l'Emporda

La reserve des Aiguamolls est une vaste zone humide située à l'extreme nord-est de l'Espagne à une trentaine de kilomètres de la frontière française, non loin de la ville de Figueres; cette reserve est fort bien aménagée et conçue dans un but pédagogique, subdivisée en plusieurs parties, chacune étant affectée ô un biotope particulier. Le parc comporte de nombreux observatoires et sentiers pédestres. La faune et la flore sont essentiellement de type méditerranéens; beaucoup de reptiles, tortues, lézards et autres y sont présents, les étendues lacustres habritent de nombreuses espèces de poissons dont certains endémiques ainsi que la loutre; enfin, la faune aviaire est particulièrement varièe avec de nombreux oiseaux aquatiques.

J'effectuais deux séjours dans la réserve, à l'aller et au retour, ainsi je pouvais constater la présence de nombreux oiseaux, les plus nombreux étant la cicogne blanche, l'échasse commune, l'aigrette garzette, le héron garde-boeuf, les goélands, mouettes rieuses, ibis falcinelle; la réserve d'Aiguamolls est l'un des rares endroits ou il m'a été possible d'observer facilement le rossignol philomèle.

Au retour, je pus également observer de magnifiques hérons crabier; cet oiseau est relativement commun dans les pays méditerranéens mais en France il remonte jusque à l'Alsace et aux environs de Nantes (Grandlieu). Les nombreuses roselières de la réserve habritent quantité d'oiseaux caractéristiques tels que les rousserolles, rale d'eau, butor, etc...Enfin, je noterais aussi l'observation d'un groupe de perruche-souris (aussi appelées conure-veuve) entrain d'aménager un nid de cicogne pour en prendre possession; cette espèce, originaire d'Amérique du Sud à colonisé de nombreuses régions aux Etats-Unis et en Europe, probablement suite à l'évasion ou au lacher accidentel d'individus maintenus en captivité; l'espèce s'adapte si facilement qu'elle se démultiplie au point de devenir invasive, ce qui n'est pas sans inquiéter les agriculteurs;

Delta de l'Ebre

Le delta de l'Ebre est une vaste région sauvage située à mi-chemin entre Barcelone et Valence; la réserve naturelle n'a pas vraiment de délimitation, c'est une vaste zone humide entourant l'embouchure du fleuve Ebre (Ebro) largement occupée par des rizières qui attire de nombreux oiseaux aquatiques.

La partie la plus intéressante est située à l'extremité du delta, en allant vers les plages mais il faut noter que l'ilot de Buda qui est situé à l'intérieur de l'embouchure demeure interdit au public; une telle restriction peut paraitre assez frustrante mais en réalité cette mesure permet de conserver intact un ecosystème, lui permettant de prospérer et d'évoluer sans subir de perturbation qui impacterait son bon équilibre. Un grand merci aux espagnols qui ont compris tout l'intéret de creer ces zones naturelles préservées.

Faire aboutir de tels projets de création d'espaces naturels n'est pas toujours évident car il faut savoir contrer la pression de plus en plus forte des agriculteurs et des promoteurs (sans parler de la pression des élus politiques et des lobbies) qui souvent, ne comprennent pas quel intérêt il peut y avoir à soustraire des parcelles exploitables pour les affecter à des espaces naturels qui ne "servent à rien"; mais justement, c'est tout le paradoxe d'une action qui peut paraitre inutile mais qui en réalité s'avère nécessaire, pour contrer les méfaits de certaines pratiques excessives: agriculture intensive (basée sur l'utilisation de pesticides à outrance), modification de la structure des sols, pollutions, etc.

Je passais donc une journée entière en ce début mai 2019 dans la réserve ou je pouvais admirer quantité d'oiseaux aquatiques, goélands, echasses, sternes, guifettes, limicoles, hérons, etc...La plupart d'entre eux profitent des plans d'eau de très faible profondeur fournis par les nombreuses rizières; quelques spécialités locales peuvent y être observées comme le goeland d'Audouin, un oiseau typique de la Méditerrannée, commun dans toute la réserve; le goeland railleur est également présent mais en nombre beaucoup plus faible. Parmi les autres oiseaux marins de la réserve, j'ai pu observer la guifette moustac (très commune), le goeland argenté ainsi que d'autres espèces de mouettes et de sternes; le héron pourpré, la glaréole à collier, le grand gravelot, la poule sultane et le héron garde-boeuf sont également observables dans la réserve.

El Planeron

La réserve ornithologique de El Planeron est située à une quarantaine de kilomètres au sud de Saragosse, dans un paysage semi-desertique encastré entre de hauts-plateaux errodés; la végétation y est principalement constituée d'une steppe désertique, habitat de nombreux oiseaux tels que les alouettes et notemment l'emblématique sirli de Dupont.

étant donné que les pluies peuvent être assez conséquantes au cours de l'hiver, la réserve comporte quelques zones humides qui habritent des aigrettes, hérons, échasses, râles d'eau, etc.

Les zones semi-arides sont l'habitat de nombreuses espèces telles que la perdrix rouge, le chocard à bec jaune, le crave à bec rouge, le traquet oreillard, la huppe et plusieurs espèces de rapaces comme le busard des roseaux ou le busard saint-martin; l'oedicnème criard y est également commun mais il semble relativement farouche et difficile à photographier.

L'outarde caneptière est également présente dans la réserve ainsi que le ganga cata, cet oiseau s'observe généralement par petit groupes tot le matin ou en soirée; l'aigle royal est également présent à El Planeron, ce rapace doit surement profiter de la présence des lapins que l'on voit courir un peu partout dans la reserve; cet oiseau, devenu trés rare en France comme dans de nombreuses région d'Europe semble encore localement commun en Espagne.

Plusieurs espèces d'alouettes peuplent les steppes de la région, comme la calandre, la calandrelle, la pispolette et le cochevis huppé mais l'oiseau le plus emblématique de la réserve reste le sirli de Dupont; ce passereau discret n'existe qu'en Espagne et en Afrique du nord; il demeure localement commun en Espagne mais ses moeurs discretes le rendent difficile à trouver et à observer, surtout quand il ne chante pas; rechignant à voler, le sirli demeure en général bien cache dans les herbes de la steppe semi-aride et préfère se déplacer rapidement en se faufilant à la manière d'un lézard. Le chant du sirli est trés différent de celui des autres alouettes: c'est une succession de six ou sept breves notes dissonantes suivies d'une note infléchie dans les aigus avec une téssiture proche de celle de certains fringilles comme le verdier ou la linotte. Bien que je constatais que plusieurs de ces oiseaux etaient présent dans la réserve durant les quelques jours de ma visite, je dus me contenter de les observer furtivement sans pouvoir en prendre un correctement en photo.

La réserve de El Planeron subit désormais la pression croissante de l'agriculture et semble dangereusement morcellée au point d'être grignotée en de nombreux endroits; il est primordial de préserver l'intégrité d'un tel santuaire.