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CANARIES

Les iles Canaries, bien connues des nombreux touristes qui les visitent chaque année, forment un archipel composé de sept îles principales d'origine volcanique et localisées à la latitude du sud marocain dans l'ocean atlantique; elles forment le plus grand archipel (et aussi le plus peuplé) de la Macaronésie, un ensemble localisé au large des côtes de l'Afrique administrativement géré soit par l'Espagne ou par le Portugal. D'un point de vue historique, les Canaries sont connues depuis l'Antiquité et sont mentionnées par des auteurs comme Pline l'Ancien ou Herodote, mais la connaissance qu'en avaient les occidentaux semblait surtout se situer autour de recits légendaires qui font de cet archipel les "îles fortunées" ou les "îles des Bienheureux"; les Canaries étaient néammoins probablement bien connues des phéniciens et des cartaginois. Leur premier réel contact avec l'Occident semble avoir été leur découverte en 1312 par un marin génois, par la suite plusieurs expéditions portuguaises ou espagnoles furent lancées vers ces îles et ce furent les espagnols qui finalement en prirent possession. Il faut dire que ces îles étaient à l'origine habitées par un peuple d'origine berbère, les guanches, qui ne sont plus qu'un souvenir de l'histoire. Leur disparition, à force de massacres et d'asservissement inaugurait ainsi la longue série de génocides que les espagnols allaient perpétrer en Amérique du sud et dans le Pacifique au XVIeme siècle...De nos jours, l'Archipel est entièrement administré par l'Espagne à titre de région autonome. D'un point de vue géographique, cet archipel présente un ensemble assez hétéroclite, les îles situées à l'est comme Lanzarote et Fuerteventura ont un climat plutôt sec et aride tandis que les îles de l'ouest (La Gomera, El Hiero et La Palma) sont majoritairement couvertes de forêt tropicales humides. Tenerife et la Grande Canarie sont les deux îles offrant la plus grande diversité de paysages et de micro-climats.

Tenerife

Cette île s'étend sur un centaine de kilomètres depuis le sud-ouest desertique et aride jusqu'aux montagnes recouvertes de forêts humides sur le massif d'Anagua dans le nord-est, ce qui en fait la plus importante en superficie de l'archipel, mais c'est aussi (avec la Grande Canarie) la zone offrant le plus grand nombre de paysages et de micro-climats. Notons aussi que Tenerife et la Grande Canarie offrent le plus choix de divertissements urbains avec notemment leurs carnavals annuels et leur vie nocturne. Du reste la pression touristique n'en est pas moins énorme ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes pour la conservation de la nature. Notons enfin que Tenerife offre aussi des lieux d'architecture appreciables avec notemment le centre-ville de La Orotava, superbement conservé dans un style baroque avec en prime une jolie petite église.


D'un point de vue faune et flore, il ne faut pas oublier que l'archipel de Canaries étant situé à la latitude du sud du Maroc, il faut s'attendre à la présence un climat presque tropical (je devrais plutot dire: plusieurs micro-climats) et comme souvent sous les tropiques, les régions insulaires habritent une grande diversité biologique et surtout un taux d'endémisme élévé. Dans le cas de Tenerife, cela se verifie surtout pour la végétation avec 140 espèces de plantes spécifiques (sur un total de 200 pour tout l'archipel); concernant la faune, ce sont les oiseaux qui l'emportent en nombre d'espèces (56 au total), suivis des mammifères (13) des reptiles (5) et des amphibliens (2).



El Teide

Le Teide, avec ses 3715 m d'altitude constitue le plus haut sommet d'Espagne et le plus haut volcan d'Europe. Il est entouré par un parc naturel inscrit au patrimoine mondial de l'U.N.E.S.C.O; lensemble du parc offre un paysage volcanique dénudé caractéristique mais la base du volcan est étrangement peuplée de beaucoup de plantes dont la fameuse vépérine echium wildpretii endémique de Ténérife, à la floraison cette plante se couvre de petites fleurs qui lui donnent l'allure d'une grande bougie. Peu d'animaux peuplent cette zone, le parc du Teide est le domaine du pipit de Berthelot, une espèce endémique des Canaries.





Il faut noter aussi la présence du lézard des Canaries galliota galloti, assez nombreux aux alentours du parc; le genre galliota constitue un genre de lézards endémiques aux îles Canaries; l'autre espèce propre à Tenerife est le lézard tacheté galliota intermedia, très rare (considéré comme en danger critique d'extinction) et que ne se trouve que sur quelques massifs isolés de l'ouest de l'île.


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S'il on pousse un peu plus à l'écart du volcan, on se trouve dans une région semi-desertique contenant une végétation trés fournie qui constitue le domaine de la perdrix gambra et de la pie-grièche grise; le pouillot des Canaries y est également présent.


Parc naturel de la forêt Corona

Cette forêt est majoritairement peuplée de pins de Canaries et jouxte le parc du Teide et ses environs, au sud et à l'est. C'est le domaine privilégié du pinson bleu, la seule espèce d'oiseau endémique de Tenerife, souvent observé sur les aires de repos; c'est un oiseau discret mais assez confiant (sauf quand il chante), du fait de sa répartition trés limitée, il est considéré comme "presque menacé". Les autres espèces présente dans cette forêt sont le serin des Canaries, le pouillot des Canaries, le pic épeiche et d'autres passereaux.




massif de Anagua

Cette région montagneuse accidentée se trouve au nord-est de Tenerife et est recouverte en grande partie d'une forêt luxuriante (la laurisylve) et offre une grande variété d'espèce de végétaux, depuis les lauriers et les fougères, en passant par le dragonier des Canaries, jusqu'à la multutude de plantes grasses et de cactées qui y sont représentées.






Las Roques de Anagua


De fait, ce massif est considéré comme habritant le plus grand nombre d'endémismes en Europe. Cette région est assez bien aménagée et de nombreux sentiers permettent aux randonneurs de découvrir les beautés naturelles qui y sont visibles mais du fait de la pression touristique grandissante, certains acces ont été fermés. Anagua bénéficie de plusieurs micro-climats avec notemment un phénomène de bruine constant dans les hauteurs qui maintient un fort taux d'humidité dans la laurisylve. Cette forêt constitue le domaine du pigeon des lauriers et du pigeon de Bolle, deux espèces se rencontrant exclusivement dans les zones forestières humides de l' ouest des Canaries; le pigeon de Bolle est assez voisin du pigeon trocaz (une espèce endémique de Madere), le pigeon des lauriers est classé comme "presque menacé" du fait des effectifs assez réduits (moins de 10000 couples reproducteurs) de cet oiseau.


pigeon de Bolle

pigeon de Bolle


Beaucoup de passereaux sont également présents dans ces forêts (comme le serin des Canaries et le pouillot des Canaries) ainsi que le martinet unicolore. Prés des cotes, sur les rochers émergeant se trouvent des colonies de goelands leucophées, plus rarement le puffin cendré (visible essentiellement autour du Roque Bermejo).

Fuerteventura

Par rapport à sa plus grande soeur, Fuerteventura offre beaucoup moins de contraste, les paysages sont un avant-gout de ce que l'on peut trouver en Afrique du nord: dunes et montagnes de moyenne altitude à perte de vue avec au mieux une végétation rabougrie constituée en majorité de buissons secs et de plantes grasses.


L'activité volcanique de l'ile ayant cessé il y a 4000 ans et l'érosion due au chergui (qui souffle en parmanance), Fuerteventura offre un paysage assez uniforme et monotone, rien à voir avec la diversité de Teneriffe ou de Grande Canarie. La beauté de Fuerteventura réside surtout dans ses quelques oasis, ses plantes grasses endémiques (comme le cardon de Jandia euphorbia handiensis) et ses superbes plages localisées en tout points de l'ile. Comme les autres iles Canaries, Fuerteventura possède un passé historique assez riche, les guanches sont probablement les premiers hommes ayant colonisé cette ile vers le Ier millénaire avant JC; par la suite, Fuerteventura a été visitée ou décrite par de nombreux autres voyageurs, carthaginois, numides, grecs, romains et arabes; les européens, génois, espagnols et portugais arrivent à leur tour sur l'ile au XIVeme siècle mais dans un premier temps sans établir de colonisation; ce n'est que en 1424 que l'ile devient (et ce, définitivement) espagnole; les autochtones y sont réduits en esclavage puis décimés par les nouveaux maitres. Ce passé parfois dramatique offre néammoins au visiteur actuel la possibilité de visiter quelques pièces d'architecture, disséminées dans l'ile, comme plusieurs petites églises, la plus importante se situant à Bétancuria, lieu de l'évéché de Fuerteventura.



Lorsque j'ai visité cette charmante petite ville, outre les beautés architecturales, j'ai constaté que quelques oiseaux y étaient présents, le serin des canaries est entendu en permanence, la tourterelle turque et le moineau espagnol sont partout présents.





Le grand corbeau y est aussi facilement observé, comme un peu partout sur l'ile; la mésange nord-africaine et la fauvette mélanocephale sont également observables dans les parcs et jardins situés autour de l'église. Fuerteventura offre de nombreuses localités de grand intérêt pour la randonnée, l'observation de la nature et des oiseaux; peu d'autres animaux sont rencontrés dans ces régions semi desertiques à l'exception de l'écureuil Atlantoxerus getulus, souvent considéré comme un envahisseur indésirable par les insulaires. Deux espèces de lézards appartenant au genre galliotia sont présentes sur l'ile mais elles sempblent assez localisées en altitude. J'ai pu visiter deux spots majeurs, d'une part la péninsule de Jandia, surtout réputée pour ses vastes plages de sable (comme celle de Cofete) et son parc naturel, connu pour habriter des exemplaires du cardon de jandia (euphorbia handiensis), une plante grasse endémique. C'est aussi le domaine de quelques oiseaux comme le bouvreuil (ou roselin) githagine, la pie-grièche grise (commune sur toute l'ile), le pipit de Berthelot et le traquet des Canaries (le seul oiseau endémique de Fuerteventura) que j'ai pu observer en fin de journée; en principe, la réserve habrite aussi le courvite isabelle, l'outarde houbara et d'autres espèces que je n'ai pu observer. Plusieurs espèces africaines ou nord-africaines se retrouvent sur Fuerteventura, j'ai eu la surprise de voir des ibis hagedash évoluer sur les pelouses de la ville de Morro-Jable (la principale station balnéaire de la péninsule). L'autre spot principal de Fuerteventura se situe autour du village de Tindaya, situé à une vingtaine de kilomètres de Puerto del Rosario; les steppes semi-desertiques autour du village sont le domaine du ganga unibande et de l'outarde houbara; cette dernière est assez répandue en Afrique du nord et était jadis présente dans une grande partie de la péninsule arabe; mais cet oiseau a tellement été chassé et persécuté par les fauconiers, qu'il a quasimment disparu de sa région d'origine (il est dit que des emirs qataris font encore le voyage vers la Tunisie dans le seul but de chasser cette outarde); de fait, Fuerteventura et Lanzarote sont les deux seuls havres de paix où l'outarde houbara est intégralement protégée.


xt>Les autres oiseaux présent sont la pie-grièche grise, le pipit de Berthelot, la tourterelle maillée, le bouvreuil githagine et les inévitables tourterelle turque, moineau espagnol et la tourterelle des bois.





Pout terminer, ne pas manquer la ville balnéaire de Corralejo avec ses superbes plages et son parc naturel de dunes sableuses, éventuel habitat pour des oiseaux comme le courvite isabelle. L'ile de Lobos, située en face de Corralejo est aisémment vivitable et présente aussi beaucoup d'avantages avec ses eaux marines turquoise ses sentiers de randonnée et les nombraux oiseaux qui y sont présents.