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BORNEO



J'ai visité l'état de Sabah dans l'île de Bornéo au cours d'un voyage de trois semaines en aout 2007. D'un point de vue géopolotique, le Sabah est l'un des deux états de la Malaisie (avec le Sarawak) situé dans la troisième île du monde par la taille, ces deux états formant ce que l'on appelle la Malaisie orientale. Bornéo évoque un monde à l'écart de la civilisation, couvert par une jungle impénétrable et peuplé d'aborigènes coupeurs de têtes; une telle vision n'est pas si éloignée de la réalité de ce que fut cette île en des temps antérieurs à quelques décennies; mais à Bornéo, comme partout ailleurs, le temps s'est accéléré: de nos jours, l'île vit à l'ère des communications et de la high-tech et la forêt a bien du mal à résister aux assauts des plantations de palmier à huile qui la grignotent inéxorablement.



Les autorités malaises sont parfaitement conscients que la disparition de cette forêt constituerait une perte irrémédiable en terme de patrimoine biologique mais aussi économique: l'écotourisme est une bonne affaire en plein développement qui rapporte pas mal d'argent au pays mais d'autres voies sont à explorer pour exploiter cette forêt de manière intelligente. Trop de compagnies forestières ou autres multinationales désireuses de parer au plus pressé en réalisant de rapides et substantiels profits financiers ne voient en cette forêt qu'une nuisance que l'on peut saccager et détruire sans vergogne. Et trop de gouvernements manquent à leur devoir en se laissant apater par les substantiels bénéfices (sous forme de taxes) que leur font mirroiter ces compagnies. Le fait est que cette forêt évoque aux yeux de beaucoup un monde de sauvagerie, sans esprit ni humanité, ou la civilisation et la société sont absents. Mais on pourrait aussi faire remarquer que par le passé, bien des peuples (civilisation pré-colombiennes, Angkor, etc) ont réussi à faire ce que l'homme de l'ère de la high-tech ne se soucie plus: transformer, grace à un travail de patience et d'ingéniosité des regions couvertes de forêt impénétrable en jardin aménagé ainsi voyez la situation de cette région du sud du Mexique que l'on nomme Chiapas: jadis, les Mayas en avaient fait un havre de civilisation et le pays pouvait nourrir plusieurs dizaines de millions d'habitants; aujourd'hui, c'est l'état le plus pauvre et le plus délabré du pays, reussissant avec peine à contenir quelques centaines de milliers d'habitants déchirés par la misère et la violence.

Comme la majeure partie de la région indo-pacifique environnante, Borneo possède une flore et une faune d'une diversité et d'un particularisme incomparables.



C'est une particularité des régions insulaires tropicales de posséder un taux d'endémisme des espèces relativement important. La faune avienne de cette grande île est constituée de plus de 350 espèces dont 10% d'espèces endémiques avec des genres uniques (et souvent menacés dans leur survie) comme le faisan de Bluwer ou l'énigmatique et inclassable "cueilleur de fruits" ou encore le surprenant et tout aussi inclassable coracine de Bornéo. Il n'ya que Sulawesi qui puisse dépasser Borneo pour le taux d'endémisme des espèces d'oiseaux.


Mont Kinabalu


Mont Kinabalu




J'ai pu arpenter durant plusieurs jours cette belle montagne qui culmine à plus de 4000m ce qui en fait le plus haut sommet de l'île et l'un des plus réputés pour la randonnée pédestre. Etant donné les températures qui règnent à cet endroit, on ne voit pratiquement jamais de neige sur le Kinabalu.



Il faut environ une journée de marche pour atteindre le sommet de la montagne depuis le centre d'acceuil et le site est parfaitement aménagé avec de nombreux sentiers qui n'en rendent la randonnée que plus agréable, qui plus est proprement tenu par le personnel du parc (et en prime, un grand merci aux malais pour leur patience et leur gentillesse). Comme je visitais ce parc durant un mois d'aout, la fréquentation des visiteurs était à son comble: c'est bien sympathique de pouvoir rencontrer de discuter avec d'autres visiteurs provenant de toute espèce d'origine géographique ou ethnique mais pour la quiétude des lieux, ce n'est pas forcemment l'idéal.



A noter aussi qu'à cette saison, une compétition pédestre internationale est organisée annuellement.

D'un point de vue météorologique, l'état de Sabah est le plus humide de la Malaisie et le Mont Kinabalu bénéficie d'un phénomène de bruine quasi permanant et intermittant, ce qui n'est pas sans créer quelque problème pour prendre des photos.



La diversité biologique y est quasimment infinie et le mont Kinabalu mérite d'être parcouru à toute heure de la journée comme de la nuit, de nombreuses espèces animales ou végétales sont endémiques comme le barbu élégant à la répartition trés limitée (il n'existe que sur deux montagnes de l'île) et l'écureuil du Kinabalu (qui n'existe que sur quelques montagnes de l'état du Sabah); Borneo est par excellence l'île aux ecureuils avec pas moins de 20 espèces présentes dont plus de la moitié sont endémiques, depuis l'écureuil géant à l'écureuil nain de Whitehead (que j'ai pu observer dans le parc) en passant par l'étrange écureuil à face de musaraigne.



De nombreuses autres espèces de mammifères sont visibles, de jour comme de nuit, Bornéo habrite plusieurs espèces de gros félins comme la panthère longibande et la chat bai mais la plupart ont des moeurs nocturnes et sont rarement vus; en revanche, aucun singe n'est visible à l'intérieur du parc. Les oiseaux sont l'une des principales attractions du lieu et de nombreuses espèces endémiques peuvent être y être observées, les plus communs étant la pirolle de Chine, la pie-témia à nuque grise (endémique, commun, bruyant mais pas facile à observer), le drongo cendré, le zosterops à cercle noir (endémique, trés commun aux alentours de 3000m), le barbu élégant, etc...



Enfin, ne pas négliger les autres richesses du parc comme les insectes (plusieurs magnifiques papillons comme le papillon Andromaque, dont le mâle, plus petit mais plus coloré que la femelle ne se trouve qu'à haute altitude) et les richesses florales, nombreuses orchidées de montagnes et plantes carnivores, entre autre.



Sepilok

Sepilok est situé au nord est de l'état du Sabah prés de la côte et est accessible par la route; depuis le Mt Kinabalu, la route permet d'accéder à la réserve de Pooring-hot-waters, parc d'attraction trés fréquenté au mois d'aout et qui contient une ferme aux papillons où il est possible d'admirer plusieurs espèces particulières de la région indo-malaise comme le papillon de Brooke.



Le parc doit beaucoup aux aménagements créés par les japonais durant la Seconde Guerre.







La réserve contient aussi une grotte souterraine habitée par des chauves-souris. J'ai ensuite atteint en quelques heures le village de Sepilok en empruntant une route principale dont le paysage des alentours laissait transparaitre à quel point les plantations de palmiers à huile envahissaient le paysage; je n'ai pratiquement pas vu un seul hectare de vraie forêt durant le voyage. Sepilok, zone forestière bien fournie est l'un des sanctuaires les plus réputés pour les orang-outans, un centre de rèhabilitation de ce grand singe est ouvert au public qui peut ainsi en admirer plusieurs individus se faire nourrir journalièrement; ce grand singe pacifique fréquente les jungles de basse altitude de Sumatra et Borneo où sa survie est fortemment menacée par la disparition de son habitat.







Sepilok possède le double avantage de fournir à l'orang-outan la protection dont il a bien besoin ansi que de bonnes affaires aux tenanciers du parc (dont le billet d'entrée n'est pas donné!). Le site offre également d'excellents point d'observation de la forêt au sommet de grandes tours, ce qui permet de voir la canopée avec un panorama de 200m.



J'ai pu observer de nombreux oiseaux, rapaces, calao rhinoceros, pigeons impériaux, etc.




D'autres sites des alentours, prés des côtes, sont le refuge de l'autre singe mascotte de la grande île: le nasique, animal vraiment unique et qui ne paie pas de mine, ce singe à l'aspect plutôt pleutre avec son nez bulbeux qui pend tel une figue n'existe qu'à Borneo où il fréquente les zones cotières marécageuses.